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Lebranchu défend les fonctionnaires et les syndicats contre Sarkozy et Fillon

La ministre de la Fonction publique juge le scrutin professionnel de décembre “essentiel pour l’efficacité et la qualité du dialogue social dans la fonction publique” et dénonce les propos “violents” de Nicolas Sarkozy et de François Fillon contre les fonctionnaires.

Nous croyons à la démocratie sociale, nous sommes respectueux des corps intermédiaires.” C’est ce qu’a martelé la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, en présentant devant la presse, mercredi 8 octobre à la mi-journée, sa communication sur les élections professionnelles dans la fonction publique formulée le matin même en Conseil des ministres.
Pour la première fois, quelque 5,4 millions de fonctionnaires et d’agents contractuels voteront le même jour pour élire leurs représentants dans quelque 22 000 instances – comités techniques, commissions administratives paritaires, commissions consultatives paritaires, etc. Un rendez-vous que la ministre juge “essentiel pour l’efficacité et la qualité du dialogue social”, lequel doit reposer “sur des organisations syndicales fortes, représentatives de l’ensemble des agents pour la négociation d’accords”.

“100 000 licenciements”

La ministre espère que la participation à ce scrutin sera importante, alors que les fonctionnaires “ont l’impression sinon la certitude d’être toujours dans le collimateur de la critique, d’être la variable des ajustements budgétaires ou une charge de l’État”. “Ils vivent cela mal et ils ont raison. Un instituteur recruté à 1,3 fois le Smic, ce n’est pas un grand privilège”, insiste-t-elle en pointant certaines déclarations récentes et “violentes” de Nicolas Sarkozy et de François Fillon.
Quand le premier propose d’instaurer des contrats de travail de cinq ans dans la fonction publique, d’augmenter le temps de travail et de réduire le nombre de fonctionnaires, son ancien Premier ministre préconise de supprimer 600 000 postes d’agents.
600 000 postes supprimés sur un mandat, cela veut dire 100 000 licenciements (dans l’hypothèse) où l’on ne remplacera aucun départ en retraite, calcule Marylise Lebranchu. Des chiffres lancés et assez mal travaillés.” Et d’ironiser : “Peut-être y a-t-il une surenchère entre les deux ? Créer un contrat de cinq ans supposerait de former tous les cinq ans les fonctionnaires, de recruter à nouveau, de reformer des équipes. On n’a jamais vu des entreprises privées fonctionner comme cela ! Sauf les centres d’appels téléphoniques, où la formation ne dure que 45 minutes.”
Marylise Lebranchu conclut : “Il y a une envie de faire fort et de faire mal, alors que le FN tend la main aux fonctionnaires. À force de traiter les gens aussi mal, certains se réfugieront dans des solutions populistes.” Des propos très politiques pour souligner toute l’importance du vote du 4 décembre.

Installation du Conseil national des services publics le 9 octobre

Ces paroles intervenaient à la veille de l’installation du Conseil national des services publics, jeudi 9 octobre après-midi, à laquelle la ministre participera au côté du Premier ministre, Manuel Valls, du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du secrétaire d’État à la Réforme de l’État, Thierry Mandon. “Il n’existait pas de cadre dans la fonction publique pour discuter du service public, de son avenir”, observe Marylise Lebranchu. Aucun calendrier ni programme de discussion n’est pour l’instant fixé pour cette instance. Des sujets tels que la décentralisation et ses conséquences sur les conditions de travail des agents ou la réforme de la carte territoriale pourront être abordés.
Marylise Lebranchu est enfin revenue sur le lancement, mardi 7 octobre, de la négociation avec les organisations syndicales sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations des agents. Elle a détaillé l’objectif de la négociation : améliorer la carrière des agents, rendre plus attractifs leurs parcours et favoriser les mobilités entre les trois versants de la fonction publique et entre les administrations. Les organisations syndicales sont dubitatives.
Les échanges seront mis en suspens – comme ceux qui concernent la négociation sur la qualité de vie au travail – le temps de la campagne des élections professionnelles, avant de reprendre en début d’année, pour une conclusion avant l’été 2015. Avec quels moyens ? La ministre a botté en touche…

Source : acteurspublics.com, 08/10/2014
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