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La nouvelle demeure des Archives nationales ouvre ses portes

UN PROJET/UNE PARTICULARITE - Comme prévu, les Archives nationales ont déménagé à Pierrefitte. Elles ouvrent aujourd'hui les portes de leur tout nouvel édifice, signé Massimiliano Fuksas. Conçu comme un coffre protégeant des trésors, le site se veut protecteur pour les kilomètres de documents qu'il renferme et vertueux pour l'environnement.

Créées à la fin du 18e siècle, les Archives nationales ont désormais un nouveau temple : situé à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), au nord de Paris, c'est dans véritable écrin que les documents officiels seront désormais conservés avec le plus grand soin. Ouvert au public depuis ce lundi 21 janvier, l'édifice sobre, signé Massimiliano Fuksas, étonne par ses dimensions : 80.000 m² SHON, 11 niveaux d'archives, 320 km linéaires de rayonnages… "Ce qui en fait le plus grand centre d'archives d'Europe et, peut-être, du monde", explique Christelle Noulet, chargée de mission aux Archives nationales.

De ces kilomètres de rayonnage, 100 sont déjà occupés par des documents postérieurs à 1790, et 100 autres seront bientôt rapatriés des sites de Fontainebleau et de Paris-Soubise. Le fonds s'enrichira ensuite des nouveaux documents de l'exécutif au rythme de 3 à 4 km par an, permettant d'envisager les décennies à venir avec un peu de sérénité. Car les archives conservées jusqu'alors dans le site parisien s'abîmaient, entreposées dans des bâtiments historiques non prévus pour une mission de préservation. C'est pourquoi, en 2004, Jacques Chirac lançait le projet de construction d'un nouvel édifice, dédié à la conservation de la précieuse mémoire de la France.

Un langage architectural simple
C'est l'architecte italien Massimiliano Fuksas qui est choisi à l'issue du concours en 2005. "Le projet joue sur la relation entre deux bâtiments", expliquent Alfio Faro et Michele d'Angelo, deux membres du cabinet parisien du maître d'œuvre. "Un coffret opaque, pour garder les archives, et une partie satellite ouverte, pour accueillir le public". L'architecte italien a eu recours à un langage simple et clair, qui ne lui est pas forcément habituel. Pour preuve, la complexité géométrique du Lycée hôtelier de Montpellier, tout en triangles épousant les courbes du dessin initial. A Pierrefitte, Fuksas a opté pour les losanges. "Il instaure un jeu de lumière sur les façades en aluminium et un jeu de réflexion sur l'eau des bassins et les satellites", précisent ses deux représentants sur place. Les "satellites", qui reposent sur des poutres treillis en périphérie de façade, s'appuient en effet sur des pilotis qui donnent une impression de légèreté, voire de lévitation, au-dessus des plans d'eau.

Car le bâtiment principal, lui, est au contraire massif, semblable à un coffre de béton. Ses façades, recouvertes d'une couche d'isolation extérieure et de modules en aluminium, ne dévoilent que peu d'ouvertures, afin de préserver les documents, à la fois de la lumière – pour ne pas reproduire l'erreur de la Bibliothèque François Mitterrand – et de trop grands écarts de température. "Le béton et la structure du bâtiment confèrent une grande inertie thermique", explique le bureau de l'architecte. Ce qui rend l'édifice moins énergivore : adoptant un système de ventilation et de brassage d'air simple, sa facture énergétique serait 60 % inférieure à celle d'un bâtiment classique, tout en maintenant les lieux à 18 °C et à une hygrométrie contrôlée de 55 %. "Des panneaux solaires photovoltaïques pourront être installés ultérieurement en toiture, pour le rendre encore plus performant", précisent Michele D'Angelo et Alfio Faro.

Pour la sécurité des fonds d'archives, c'est un système particulier par brouillard d'eau qui a été installé, là encore pour ne pas risquer d'endommager les documents en les noyant. En tout, quatre années d'études et trois années de chantier auront été nécessaires pour livrer cet étonnant bâtiment. "Le budget de 195 M€ a été respecté et le calendrier n'a pas été dépassé !", souligne avec grande satisfaction Christelle Noulet.

Fiche technique :
Maître d'œuvre : Massimiliano Fuksas
Entreprise générale : Bouygues Construction
Surface : 80.000 m² SHON, 60.000 m² utiles
Archives : 320 km linéaires, sur 11 niveaux, 220 magasins
Salle de lecture : 300 places pour accueillir 200.000 visiteurs et 20.000 chercheurs par an
Calendrier : concours architecture 2005, études 2006-2009, pose de la 1re pierre juin 2009, livraison juin 2012, ouverture au public janvier 2013


 

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